La transmission du patrimoine psychique

Les parents ne transmettent pas seulement leurs gênes à leurs enfants, ils leur transmettent également divers contenus psychiques qui peuvent être classés en deux catégories de transmissions intergénérationnelles définies par les psychologues :

  • Les transmissions d’objets symboliques conscients qui englobent tout ce qui est transmis par les aïeux par l’intermédiaire du langage. Par exemple : faire du vélo, la recette d’un gâteau au chocolat, etc.
  • Les transmissions inconscientes qui englobent les drames familiaux passés sous silence grâce à des non-dits, mais que l’enfant perçoit tout de même et qui feront l’objet de nombreuses enquêtes de sa part jusqu’à ce qu’il apprenne la vérité. Inutile donc de cacher à un enfant qu’il avait une grande-sœur, qu’il est issu d’un viol… il naît avec la conviction que vous lui cachez quelque chose sans vraiment savoir de quoi il s’agit et il en souffre nécessairement. D’ailleurs, les enfants en échec scolaire sont souvent des enfants porteurs d’un secret de famille qui les empêche d’accéder au savoir temps qu’on ne leur permet pas de prendre conscience de ce drame familial en mettant fin aux non-dits. Dans tous les cas, il suffit donc de trouver les bons mots, les mots accessibles à un enfant de son âge, pour lui éviter bien des peines.

L’anticipation parentale

Dès l’instant où une femme prend connaissance de sa grossesse, et même parfois bien avant lorsque l’enfant est désiré depuis un certain temps, elle se crée imaginairement ce que les psychanalystes et psychologues cliniciens appellent un bébé imaginaire. Ce phénomène généralisé que les professionnels nomment l’anticipation parentale peut parfois donner lieu à des relations problématiques entre la mère et son enfant en particulier lorsque le bébé réel ne correspond pas au bébé imaginaire.

En effet, lorsque les différences entre le bébé réel et le bébé imaginaire ne sont pas perturbantes pour la mère, s’établit rapidement, entre elle et son enfant une osmose quasi parfaite qui se remarque aisément par le fait que la mère répond aux attentes de son enfant avant même qu’il ne les exprime. Ainsi, une mère sait d’instinct lorsqu’il faut allaiter son nouveau-né avant même qu’il n’exprime sa faim par des pleurs.

L’instinct maternel

En revanche, lorsque le bébé réel est tout à fait différent du bébé imaginaire parce qu’il est né avec un handicap ou bien parce qu’il est né prématurément, la mère est, la plupart du temps, incapable de reconnaître son enfant et va inconsciemment souhaiter la mort de cet inconnu qui a, finalement, pris la place de son bébé imaginaire. Pour apaiser sa culpabilité, il n’est pas rare que l’on puisse remarquer un surinvestissement exagéré du nouveau-né.

Dans ces cas-là, la mère ne peut s’empêcher de surprotéger son enfant. Pour éviter ce genre de comportements néfastes pour le développement de l’enfant, il est nécessaire que la mère trouve des causes précises aux différences qui opposent son bébé réel à son bébé imaginaire. Lorsque l’enfant est autiste, mais qu’aucun diagnostic n’a été posé à la naissance, il est donc normal que la mère se désintéresse de son enfant, s’apercevant que lui ne fait pas cas d’elle, quoi qu’elle fasse !

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